Positionnement et recherche politique
Ce blog se veut un recueil de savoirs glânés pour tenter de combattre le capitalisme et les bourgeois qui le perpétuent.
Si l’on veut utiliser les gros mots, j’ai une position que l’on pourrait qualifier « d’anarchiste », de « communiste », et j’avoue parfois glisser vers une forme « d’écologie radicale primitiviste ». En résumé, celà fait de moi une « sale gauchiste qui veut plus de droits pour les opprimé·es ».
Derrière ces termes pompeux se cachent des idées très simples : je crois qu’en tant que population asservie par le travail, le sexisme, le racisme et tout un tas d’autres formes de dominations perpétuées par une minorité de riches « ayant-droits », nous devons nous réapproprier les moyens de production (c’est à dire la capacité de produire nos outils, notre nourriture, nos moyens de vivre), décider collectivement et démocratiquement (mais pas nécessairement par le vote ni par des élections) des ressources que l’on souhaite consommer et produire, et de réduire au maximum les dominations et les inégalités non-consenties.
Anarchisme
Le projet communiste serait un très bon début, et je suis à fond derrière les gens qui le défendent, mais j’ai également foi en des formes d’organisation qui nécessiteraient le moins d’institutions possibles, et où les responsabilités de la vie collective seraient partagées sans passer par des systèmes hiérarchiques figés. Au vote majoritaire, je préfère le tirage au sort d’échantillon représentatif qui me semble moins problématique, car il efface moins les minorités (le vote majoritaire, comme son nom l’indique, permet à la majorité de s’exprimer, laissant de côté les gens qui sont et seront statistiquement toujours des minorités). À l’État, je préfère les assemblées éphèmères (par exemple une assemblée par « ministère », dissoute régulièrement). En celà, je penche plutôt vers l’anarchisme (ce qui n’est pas incompatible avec le projet communiste, il faut le rappeler !).
Note rapide sur ce terme « anarchisme » d’ailleurs : certains le définissent comme la protection par dessus tout des libertés individuelles. Je considère cette définition comme totalement erronée. Pour moi, l’anarchisme est une lutte contre toute forme de domination d’un groupe sur un autre par l’abolition des hiérarchies. C’est à dire en mettant en place un contrat social dans lequel les formes possibles de hiérarchies sont strictement contrôlées et réduites à des formes éphèmères. L’anarchisme me semble donc avant tout une forme d’organisation sociale dans laquelle on décide collectivement de limiter l’usage des hiérarchies.
Ça n’est pas la recherche des libertés « individuelles », mais la recherche d’une équité des libertés et des droits pour les groupes sociaux qui ont « de facto » un risque de se faire dominer par la majorité car il sont naturellement ou artificiellement en plus petit nombre (ex: les personnes atteintes de handicaps, les trans, les racisé·es dans un pays dirigé par des blancs).
En ce sens, l’anarchisme, tout comme le communisme, me semble être avant tout un outil pour analyser et imaginer nos rapports sociaux collectifs, et pas un délire individualiste.
Primitivisme
Enfin, dans mes rêves les plus fous, je nourris une forme de nostalgie fantasmée et totalement anachronique pour les façons de vivre où la notion de « Nature » était moins construite, où l’humanité n’osait pas trop s’aventurer en dehors des espaces éclairés, et où la peur des animaux sauvages nous limitait dans notre expansion. Un monde où le progrès technique n’était pas la seule voie spirituelle à suivre et où les humains se considéraient un peu plus comme des être vivants parmis d’autres, ou chaque créature à sa place au monde.
Je suis primitiviste dans ce sens où je rêve d’une humanité qui n’a plus besoin de voiture, de téléphone ou d’hopitaux, mais qui accepte juste d’être un ensemble d’animaux sociaux parmis d’autres. Je ne suis pas dans un délire de retour à l’age de pierre, mais bien pire encore : je suis dans un délire de retour à l’état sauvage, à la disparition de la civilisation (le fait de vivre en ville en exploitant la terre et les autres animaux). La civilisation est en effet une invention assez récente à l’échelle de l’humanité (environ 10 000 ans, à la louche).
Bien entendu, cet état de ré-ensauvagement n’arrivera jamais. Maintenant qu’on sais fabriquer des charrues et qu’on force des bovins à travailler pour nous, difficile de revenir en arrière (ou bien dans des millénaires après un effondrement global, je sais pas un truc dans le genre...) et les personnes dépendantes du système civilisationnel seraient condamnées à disparaître (moi comprise).
Mais je me réjouis d’imaginer un monde (et je pense qu’une partie de ce monde peut exister aujourd’hui) dans lequel les humains ont les mêmes rapports sociaux avec les autres animaux qu’avec eux mêmes, où la notion de « Nous contre la Nature » disparaît et où nous devenons une partie de « la Nature ». Où il devient impensable d’utiliser un animal ou une plante pour notre profit car on la considère comme notre égale et qu’on lui doit le respect, aussi bien lorsqu’on la consomme que lorsqu’on est mangé par elle.
Je conseille ici les travaux d’Alessandro Pignocci sur les peuples Jivaros, qui vivent avec un tel système social.
Je rêve aussi d’une société, et là je vais vous faire peur, dans laquelle il est possible de manger les individus problématiques (par exemple les riches) pour que collectivement, nous nous débarrassions de nos problèmes internes. Celà peut paraître choquant pour une personne civilisée, mais pour moi, le canibalisme est un moyen politique et spirituel de rappeler aux humains qu’ils sont des consommables comme le reste des animaux. Qu’ils peuvent être des proies, de la nourriture pour d’autres. Celà permet de détruire la notion d’humain comme « au dessus du reste ». Comme des animaux qui auraient « gagné » au jeu de la vie, cassé les règles et qu’avec nos outils et nos cerveaux on a le droit de décider du sort de la planète entière.
Nourrir l’illusion que les humains sont égaux est malsain : les riches tuent déjà les pauvres, les corps des pauvres, les corps des animaux considérés comme inférieurs. Certains humains nous mangent déjà : les capitalistes. Je suis pour une inversion de cette tendance. Redevenons sauvages : mangeons les riches.
Tout un programme...
Bon après avoir laché tous ces grands mots et concepts, on va évidemment se foutre de ma gueule, pinailler par-ci par-là. J’en ai pas grand chose à cirer je vous avoue. Si toutes ces opinions vous inspirent, tant mieux. Si elles vous rebutent... tant pis. J’ai pas pour objectif d’être un programme politique à moi toute seule. Je suis pleine de contradictions et toujours en train d’apprendre.
Au final, ce qui va compter, c’est ce qu’on décide de faire collectivement. Et la première étape selon moi, ça me semble être d’arrêter les riches de nous tuer. Pour la suite... On avisera.
Je suis en tout cas prête à y mettre les dents.